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Le Locatercien, nouvelle formule (du 15 septembre au...)

 
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Perry White
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MessagePosté le: 15 Sep 2009, 23:28    Sujet du message: Le Locatercien, nouvelle formule (du 15 septembre au...) Répondre en citant

Cette année, rentrée rime avec changement.
Pour lire le nouveau numéro du Locatercien, il vous suffit de cliquer sur ce lien:



Bonne lecture...

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MessagePosté le: 01 Oct 2009, 23:50    Sujet du message: Répondre en citant

Tout nouveau, tout beau!!!



Bonne lecture...

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MessagePosté le: 15 Oct 2009, 00:40    Sujet du message: Répondre en citant

Vous pouvez cliquer...



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Janabis
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MessagePosté le: 03 Juin 2010, 22:13    Sujet du message: Episode Numéro 54 Répondre en citant

*54*

Seul à la taverne, Mandrino semblait abattu, fatigué. Incapable de réfléchir, il suivait machinalement du regard le vol d’une mouche dans la pièce. Quand tout d’un coup il se leva, passa derrière le comptoir, se servit un verre, laissa de la monnaie & sortit.
Dehors, pas un bruit. Le village semblait si paisible. Sans tergiverser, Mandrino se rendit chez Tanguy. La porte n’était pas fermée à clef & à l’intérieur, rien n’avait changé depuis sa dernière visite. A cette occasion, son ami était monté à l’étage pour en redescendre avec un document qui l’avait fort intéressé. Il gravit donc directement les escaliers, bien décidé à y remettre la main dessus. Il passa en revue toutes les pièces de l’étage, mais sans succès. Toutefois sur le palier, derrière une commode, on pouvait deviner une encablure de porte. Mandrino s’en approcha, tira la commode qui, a en juger par les petites marques sur le sol, n’en était pas à son premier déplacement & dévoila ainsi le trou d’une serrure au beau milieu du mur mais pas de poignée pour l’ouvrir. Au son de ses doigts sur le mur, la cloison semblait bien pouvoir dissimuler une porte cachée & il jugea qu’il pourrait l’ouvrir d’un simple coup d’épaule. Après deux faibles tentatives infructueuses, il se jeta plus violemment sur la porte. Celle-ci teint bon &, bien qu’il n’ait pas réussi à forcer le passage, il eut la satisfaction de voir tomber d’on ne sait où la clef de la porte.
« Evidemment ! La clé … » pensa-t-il dépité.
Avant d’ouvrir, Mandrino aperçut par la fenêtre du palier Asté qui retournait à la taverne. Il tourna la clef dans la serrure & entra. La pièce était petite & sans fenêtre. D’épaisses tentures sombres, clairsemées de paillettes, accrochées au plafond pendaient jusqu’au sol. Sur la gauche en entrant, posée sur un épais tapis blanc, une sorte de méridienne rouge faisait face à un petit bureau d’écolier & une bibliothèque bien mal en point. Mandrino s’approcha du bureau. Sur celui-ci, une grosse pierre ovoïde faisait office de presse-papier & dessous cette pierre une simple feuille manuscrite. Le jeune homme la reconnue tout de suite, c’était celle que lui avait montré Tanguy la veille. Il se dirigea ensuite vers la bibliothèque & examina son contenu. Essentiellement des livres de toutes sortes, mais aussi beaucoup de manuscrits, de feuilles volantes & de babioles. Evidemment, les textes de Tanguy l’intéressaient plus. Il en prit un au hasard & commença à le parcourir. Certaines pages étaient illisibles, d’autres faites de dessins & autres coups de crayons étaient incompréhensibles. Il s’attarda alors seulement sur les textes où il y était mentionné des noms des habitants du village. Après un moment de lecture succincte, il s’empara d’une pile de manuscrits & les feuilletas un à un.
Débordant de curiosité, il ne voyait pas le temps passer & la faim commença à le tirailler. Il descendit alors à la cuisine, en quête d’une quelconque nourriture à grignoter. Alors qu’il rassemblait un cake aux fruits, une boîte de biscuits au beurre, deux pommes, une banane & une bouteille de jus de raisin, il entendit au dehors les rires des garçons qui rentraient de leur travail du jour sur la petite île. Sans y accorder plus d’attention, il remonta l’escalier en se disant qu’il fallait qu’il concentre plus sa lecture sur des points précis qui pourraient lui être utiles ou intéressants & de tirer ainsi un meilleur profits des analyses de Tanguy.
Une fois installé sur la méridienne, plus confortable que la petite chaise du bureau, il reprit sa lecture du tout début, dans la chronologie du récit de son auteur.
Sur Mandrino, le temps n’avait plus d’emprise. Au dehors, le soleil commençait à décliner alors qu’il arrivait enfin aux choses intéressantes. Des éclats de voix sur la place le firent décrocher un instant, mais les longues prises de notes sur Krysta, Antoine, Killaman & autres locaterciens l’emmenaient petit à petit aux récents évènements &, en reprenant sa lecture, il ne se doutait pas que Boneangles avait été accusé des derniers meurtres commis au village & condamné en conséquence par la majorité de ses concitoyens à mourir sur un bûcher.
Malgré ses farouches réfutations & ses multiples supplications, il avait été ligoté & emmené sur la petite île pour être brûler en même temps que tout le mobilier ayant appartenu à Killaman.
Enfermé dans une des armoires qu’il avait aidé à sortir de la bâtisse le matin même, il crié encore son innocence. Les meubles entassés sur des branchages pour faciliter la prise des flammes, le feu fût rapidement allumé. Les inquisiteurs & ceux qui avaient suivi se retirèrent une fois le bûcher bien entamé.
Dans son cercueil improvisé, Boneangles criait encore, mais sa mort était imminente.

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MessagePosté le: 03 Juil 2010, 21:22    Sujet du message: Episode Numéro 55 Répondre en citant

*55*

« … d’un sourire enchanteur mais mortel … »
Mandrino butait sur ces mots depuis un moment déjà. Il les avait relu une bonne dizaine de fois sans toutefois arriver à poursuivre sa lecture plus loin.
Les paupières lourdes, il clignait des yeux & se les frottait régulièrement. Il n’arrivait plus à se concentrer & les feuillets du carnet qu’il tenait entre ses mains tremblaient sensiblement. Pourtant, le passage qu’il lisait l’intéressait beaucoup. Voilà plusieurs pages déjà qu’il traitait de Xinome. Il faut dire que depuis son arrivée, dès lors qu’il l’avait rencontré assise au pied du chêne près du pont, la jeune femme s’était insinuée dans son esprit, faisant l’objet de la majorité de ses pensées. Malgré toutes ses tentatives d’en savoir plus sur elle, il n’avait rien appris de concluant & elle était restée dans sa tête comme une énigme irrésolue & voilà maintenant que Tanguy lui en apprenait de façon posthume plus qu’il ne l’aurait espéré. Toutefois, les propos de son auteur restaient difficilement compréhensibles. Tantôt il la comparaissait à une jeune enfant sans défense, fragile & repliée sur elle-même. Tantôt il la décrivait comme une femme sans scrupules, emplie de haine & prête à tout pour arriver à ses fins. Les adjectifs ne manquaient pas, mais ils se contredisaient d’une ligne à l’autre. Seule chose sur laquelle il restait cohérent, c’était sur le mystère qui l’entourait. La nébulosité était omniprésente.
Mandrino ferma le carnet. Il le remit à sa place dans la bibliothèque & sortit sur le palier. Par la fenêtre qui donnait sur la place du village, il s’aperçut qu’il devait déjà être bien tard. Tout était très calme, trop à son goût. Il sentait qu’il allait se passer quelque chose, mais qu’il fallait qu’il réagisse avant de se faire surprendre.
Rapidement, il retourna chez lui. Dans la grande salle à manger, il ouvrit la grande armoire qui trônait à côté de la cheminée. Il jaugea l’artillerie qui s’y trouvait & se décida pour un Francisque DARNE sur lequel figuraient les anciennes armoiries de sa famille. La main tremblante, il chargea son fusil calibre 16.
Quelques minutes plus tard, le visage serré, il traversait le village en direction de chez Xinome.
A hauteur de la maison d’Osuniev, l’homme au fusil s’arrêta. Des chuchotis semblaient provenir du parc de chez Krysta. Il s’approcha du poirier sous lequel il se trouvait le matin même & essaya d’entrevoir d’où cela provenait exactement. Ce faisant, il se tourna machinalement vers l’arbre sur lequel vivait Xinome. Ses interrogations revinrent aussi vite.
Le silence soudain qui s’ensuivit l’extirpa de ses pensées. Il serra son fusil dans ses mains. Enleva la sécurité, prêt à agir, il attendait.
L’attente ne fut pas longue.
Un craquement derrière son dos lui fit faire volte-face, mais avant qu’il n’ait pu armer son fusil, une lourde main s’abattit sur sa joue, le projetant à terre. Dans sa chute, il lâcha son arme. Alors que son agresseur s’apprêtait à se jeter sur lui, il attrapa son arme par le canon & la souleva pour frapper son adversaire avec la crosse. Ce dernier la prit en pleine mâchoire, ce qui eut pour effet de lui soutirer un gémissement de plainte. Sans tarder, un second assaillant se jeta sur lui. Mandrino ne put l’éviter, ni même le repousser que déjà il lui plantait ses griffes & ses crocs dans sa chair. Le canon du fusil bien vissé dans la main, il frappait comme il pouvait ses agresseurs. Un coup de crosse porté dans les reins de celui qui s’acharnait sur lui le fit lâcher prise, le jeune homme pu se libérer de son emprise. Il repoussa une première fois le loup-garou qui déjà se ruait sur lui, mais le suivant le mit une nouvelle fois à terre. Les griffes & les crocs qui revenaient à la charge sur son corps redoublaient de violence. La douleur fut si violente que son esprit faillit vaciller. Il se sentit soudainement impuissant, incapable de vaincre ce mal qu’il était revenu combattre. Ceux qui avaient tué ses parents autrefois allaient le tuer à lui aussi aujourd’hui. Il ne sentait plus ses membres inférieurs qu’un de ses assaillants lui avait arrachés. Il souffrait sa douleur en silence quand soudain, une voix se fit entendre. Cette voix, il la reconnu tout de suite. Une voix qui ne pouvait laisser quiconque indifférent. Les loups-garous se figèrent sur leur proie avant de s’en éloigner. Mandrino n’en revenait pas. Il ne comprenait pas ce que disait cette voix, mais ils semblaient la craindre. Dans un ultime effort, il serra le fusil qu’il tenait encore dans sa main. Le biceps à vif, c’est en puisant au fond de ses réserves qu’il arma son fusil. Sa vue se troubla, il pointa son arme & alors que sa tête retombait dans un dernier soupir sur le sol, le coup partit.
Comme il l’avait appris à le faire ces dernières années, sa victime reçue la balle en plein cœur.

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MessagePosté le: 03 Aoû 2010, 21:33    Sujet du message: Episode Numéro 56 Répondre en citant

*56*

Peu avant, de l’autre côté du village, une ombre s’éloignait furtivement des habitations. Dans cette pénombre, elle faisait preuve d’une insolente aisance pour se déplacer. Evitant les moindres petits obstacles & avançant avec une incroyable facilité.
Après une centaine de mètres, marchant hors des sentiers balisés, la silhouette s’arrêta près d’un endroit qui semblait être régulièrement fréquenté. Il n’y avait plus de cailloux & de pierres sur le sol & l’herbe était couchée. Le lieu situé en surplomb du village, mais légèrement en dessous du manoir de Jonas, offrait une vue imprenable sur le village.
Jetant sur le sol le sac qu’elle portait en bandoulière, l’ombre s’y accroupit au-dessus pour en extraire un objet. Un bruissement attira cependant son attention. Il n’était apparemment pas seul & sans avoir le temps de comprendre ce qu’il se passait, il reçut un violent coup de pied dans les côtes. Le choc fut de taille.
Allongée sur le sol, la silhouette se jeta sur elle le bras levé, prêt à s’abattre sur son visage. Le coup passa de justesse à côté pour aller frapper le sol. La silhouette ne broncha pas & s’apprêtait déjà à asséner une nouvelle frappe lorsqu’un coup de fusil retentit dans la plaine. Une troisième personne hoqueta dans la pénombre. Les trois silhouettes s’étaient figées, fixant un point vague dans l’obscurité de la plaine.
Profitant de la diversion, l’ombre allongée frappa de toutes se forces son adversaire. Son poing le frappa au visage, le déséquilibrant & permettant ainsi à l’ombre agile de s’enfuir, abandonnant malheureusement son paquetage. Sans chercher à poursuivre le combat, la silhouette alla agripper la main de la troisième personne & l’entraina sur le sentier qui descendait au village. A proximité des premières maisons, les deux silhouettes se séparèrent.

Réveillé par la détonation, Asté fut le premier à s’approcher du lieu du drame. De la fenêtre de sa chambre, Osuniev observait la petite lampe à pétrole du tavernier bringuebaler sur la route. Plutôt que de descendre le rejoindre, la curiosité le fit monter au sommet de sa tour afin d’observer les évènements à venir & voir ainsi qui d’autre arriverait.
Rapidement, dans l’obscurité, des bruits de pas résonnèrent derrière le tavernier. Tendant sa lampe craintivement, ce dernier demanda qui était là.
_ C’est moi. Titof, répondit la silhouette qui s’avançait. Qu’est-ce qui s’est passé ?
_ Je ne sais pas. J’ai entendu un coup de fusil & puis plus rien. Ca venait de par là, fit-il en tendant la lampe vers le sud pour désigner l’endroit dont il parlait.
_ & tu n’es pas allé voir ? demanda Titof.
_ Ca ne va pas non !? Avec ma lampe, je n’ai pas envie de me faire tirer comme un lapin, moi.
_ Allez, ça va ! J’ai compris, donne-moi ça.
Joignant le geste à la parole, Titof se saisit du luminaire & s’avança sur le chemin. Quelques mètres plus loin, les deux hommes s’arrêtèrent aux pieds de deux cadavres. Le jeune homme se pencha sur le premier, l’éclaira de la lanterne & reconnu Mandrino. Il ne pu réprimer un juron en voyant ce qu’il restait de son corps. Il écarta la lampe qui vint éclairer le deuxième corps.
_ Oh merde ! s’exclama Asté en découvrant de qui il s’agissait.
_ Voilà donc à qui était destiné notre fameux coup de fusil, fit Titof en avançant la lampe vers la poitrine ensanglantée de Xinome. Mais pour Mandrino, je doute que ce soit une chevrotine qui ait fait autant de dégâts. Même à bout portant, c’est tout bonnement impossible.
_ Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda une voix qui s’approchait des deux jeunes hommes.
Du haut de sa tour, le vieux borgne reconnu Jewl qui faisait son apparition dans la clarté de la lampe. Bientôt, elle fut suivie de Winterspoon, Alexandre & quelques autres villageois.
Timidement, le jour se levait.

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MessagePosté le: 03 Sep 2010, 20:21    Sujet du message: Episode Numéro 57 Répondre en citant

*57*

Deux heures avaient passé depuis la découverte des deux corps.
Tout les locaterciens étaient maintenant au courant de la terrible nouvelle & les réactions étaient aussi nombreuses que diverses. Certains, comme Enaëlle, s’étaient montrés très affectés par cette découverte & s’étaient retirés pour s’isoler dans leur maison ou à l'écart. D’autres, à l’instar de Jewl ou Osuniev, ressentaient le besoin de s’exprimer & de donner leur opinion à qui voulait bien l’entendre. Enfin, Alexandre faisait parti de ceux qui pensaient trouver un peu de réconfort & de sécurité en compagnie de ceux qui restaient là. C’est donc tout naturellement qu’un petit groupe de six ou sept habitants se dirigea lentement vers la Pleine Lune.
Seuls Jonas, Winterspoon & Milambar se tenaient à présent autour des dépouilles.
_ Deux morts de plus, commenta Jonas. Ils vont nous éliminer à petit feu les salauds.
_ Petit feu, petit feu. Il faut le dire vite. Le coup de feu de Mandrino nous a quand même tous bien réveillé, ironisa Winterspoon.
Deux paires d’yeux réprobateurs se posèrent sur lui.
_ Ca va, je voulais juste détendre un peu l’atmosphère. Mais qu’est-ce que vous voulez faire ? Vous voulez fuir & abandonner le village aux mains de quelques énergumènes ?
_ Certainement pas ! répliqua Milambar d’un ton sec. Jamais je n’abandonnerai ma terre, quel qu’en soit le prix à payer. Je suis né ici & je veux mourir ici !
_ Moi aussi, ajouta Jonas. Ma famille habite ici depuis plusieurs générations & elle a traversé des épreuves bien plus terribles que cette menace lycanthrope. Un Werner de Sinforace ne recule jamais devant le danger. D’autant plus que je doute que cela résolve le problème. Ces chiens pourraient très bien nous traquer & nous exterminer où que nous nous cachions.
_ C’est bien ce que je pense aussi, acquiesça le plus âgé des trois. Alors quoi ?
Le silence se fit un cours instant pour laisser place à la réflexion. Milambar proposa alors :
_ Nous pourrions essayer de demander de l’aide aux villages voisins, pour qu’ils viennent …
_ De l’aide ?! s’exclama Winterspoon. Mais tu y penses vraiment ? Tu crois que s’ils avaient voulu nous aider ils ne seraient pas déjà restés avec nous quand on a découvert Janabis à moitié déchiqueté dans sa maison ? Laisse-moi rire. A peine a-t-on commencé à parler de loup-garou qu’ils ont détalés comme des lapins ! Si tu leur dis que, depuis, on en a retrouvé une bonne douzaine dans le même état, tu n’es pas prêt de les revoir un jour à Thiercelieux ! Ah ça non.
_ Je sais bien, mais à ce rythme-là, le village sera devenu un village fantôme avant même la transhumance. Nous ne sommes plus que … Il reste nous trois, Naheulbeuk, Asté, …
_ J’ai déjà fait le compte, le coupa le jeune homme en sortant de sa poche une feuille de papier froissée. Nous sommes quatorze.
Le doyen du village s’en saisi & y jeta un œil intéressé. Sur la feuille étaient notés tous les noms des villageois. Un bon nombre était barré au feutre gras, avec en marge la date de leur décès. Cinq d’entre eux étaient marqués d’une croix rouge, signe de leur lycanthropie avérée, & treize autres enfin étaient vierges de toute annotation.
_ Vous m’excuserez si je ne figure pas dans la liste, mais je n’ai pas trouvé nécessaire d’y apposer mon nom. Je sais que je ne suis pas des leurs & si je venais à mourir, je n’aurai ni le besoin, ni le loisir de barrer mon nom & d’y rajouter ma date de décès.
_ Cela va sans dire, commenta Milambar. Mais nous sommes quatorze & on ne sait même pas combien ils sont encore parmi nous. S’il le faut, nous sommes les trois derniers, finit-il par articuler tout en réalisant d’un air horrifié ce que ses propres paroles insinuaient.
_ Ne soit pas ridicule, le réprimanda Jonas. Ils ne peuvent plus être très nombreux.
_ Je pense aussi, approuva Winterspoon.
_ Alors on fait quoi ? demanda Milambar découragé.
_ & si nous allions à la taverne ? suggéra Winterspoon. On réunit tous le monde & on avise. J’avoue moi-même ne pas avoir plus d’idée que de continuer à garder la même ligne de conduite que celle que nous avons eu jusqu’à présent. En outre, j’ai une petite soif & il y fera bien meilleur qu’ici, en plein courant d’air. Vous ne pensez pas ?
D’un même mouvement d’accord, les trois hommes se dirigèrent lentement vers la taverne.

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MessagePosté le: 03 Sep 2011, 19:40    Sujet du message: Episode Numéro 58 Répondre en citant

*58*

_ Tu crois qu’ils ont une idée de qui a pu faire ça ?
_ Je n’en sais rien du tout, répondit Chamaloow sur un ton de lassitude qu’elle ne pouvait dissimuler. Mais j’aimerai que ça s’arrête enfin, j’ai l’impression de vivre un cauchemar.
La jeune fille sortait de la taverne en compagnie de Jewl. Comme Jonas venait de demander à ce que tout le monde soit rassemblé à la taverne, Chamaloow s'était proposée d’aller chercher Titof qui habitait à côté de chez elle, entraînant l’autre jeune fille à sa suite. Elles eurent tôt fait d’arriver à sa demeure située à quelques pas de la taverne & actionnèrent le heurtoir.
Après quelques instants d’attentes, le jeune homme n’apparaissait toujours pas. Chamaloow décida alors d’entrer d’elle-même.
Les pièces du bas étaient désertes & les appels répétés des deux jeunes filles étaient restés sans réponse, si bien qu’elles commencèrent à craindre qu’il ne lui soit arrivé quelque-chose. Prise de panique, Chamaloow monta l’escalier aussi vite que possible. Lorsqu’elle entra dans la chambre de Titof, elle fut soulagée de le trouver accoudé à la table qui lui servait de bureau, la tête entre les mains. Comme il ne réagissait toujours pas, elle l’appela :
_ Tu pourrais au moins répondre quand on t’appelle !
Le jeune homme bascula la tête sur le côté pour regarder la jeune fille qui lui parlait. A peine remise de ses émotions, elle eut un nouveau choc. L’œil gauche de Titof était à demi-fermé & sa pommette avait gonflée virant au bleu-violacé. Elle s’approcha de lui pour l’observer de plus prêt. Comme elle avançait sa main vers la joue meurtrie, celui-ci l’écarta d’un geste bref.
_ Mais comment t’es-tu fais ça ?
_ Cette nuit, répondit-il d’un ton laconique. Il m’a frappé juste au moment où …
Voyant Jewl franchir le pas de la porte, il se tue & détourna son visage.
_ Qu’est-ce qu’il a ? demanda la jeune fille en s’approcha d’un pas craintif.
Chamaloow hésita à répondre. Une courte hésitation qui laissa le temps à l’imagination de son amie d’associer la macabre découverte à ce qu’elle venait de surprendre.
_ C’est lui ? bredouilla-t-elle. C’est … c’est lui qui s’est battu avec Mandrino & qui l’a tué ? …
Chamaloow s’empressa de vouloir la rassurer, mais la jeune fille quitta la pièce en courant sans même attendre de réponse ou une quelconque explication. Réagissant instinctivement, Titof se précipita à sa suite en hurlant son nom, mais au lieu de s’arrêter, la jeune fille effrayée poussa un cri tellement strident que tout le village se figea l’espace d’une seconde.
Dans la précipitation, Jewl eut de la peine à se contrôler pour ouvrir la porte d’entrée & dû s’y prendre à plusieurs reprises. Lorsqu’elle y arriva enfin, elle poussa un soupir de soulagement & s’engagea à l’extérieur. Soudain, une main se posa sur son bras qui se tenait encore au montant. Surprise, elle se retourna en poussa un nouveau cri & trébucha sur la petite marche.
_ Jewl, arrête, la pria Titof. Ce n’est pas du tout ce que tu crois.
La jeune fille allongée sur le sol se recroquevilla sur elle-même en poussant un nouveau cri & en se débattant de toutes ses forces. A ce même moment, Jnst, Maurice & Alexandre débouchait à l’angle de la rue, alertés par les cris répétés de Jewl.
_ Ne fait pas ça Titof, ordonna le premier, alors que les deux autres s’avançaient vers lui.
Le jeune homme les regardait affolé. Il lui fallait prendre une décision rapide. Il voyait bien qu’ils se méfiaient de lui & que s’ils s’approchaient encore, ils s’empareraient de lui comme d’un voleur ou un assassin. Pourtant, ils étaient amis & peut-être qu’ils écouteraient ses explications. Mais qu’en serait-il des autres ? Les autres seraient sans pitié.
Chamaloow apparue sur le seuil de la maison, profitant de cette diversion, Titof se mit alors à courir. Il avait une bonne dizaine de mètres d’avance sur ses deux poursuivants qui s’étaient lancés à sa poursuite. Quand en arrivant près de chez Krysta il aperçut Jnst débouler de la place centrale, le fuyard hésita un instant avant de repartir vers l’est. Profitant de cette hésitation, Maurice s’était rapproché de lui & alors qu’ils s’engageaient sur le petit pont, Titof s’écroula au sol, déséquilibré par le pied de son poursuivant qui se releva le premier & le plaqua au sol.
_ Pourquoi tu as fait ça ? demanda-t-il hors d’haleine.

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MessagePosté le: 03 Jan 2012, 20:12    Sujet du message: Episode Numéro 59 Répondre en citant

*59*

Alors que Maurice, Alexandre & Jnst revenaient à la taverne en maintenant Titof bien fermement, Jewl, d’une voix qui frisait l’hystérie, expliquait à ceux qui arrivaient étaint là comment elle venait d’échapper à la mort atroce que voulait lui infliger Titof.
_ Heureusement que les garçons sont arrivé à temps. Une seconde de plus & vous retrouviez mon corps, si frêle, si délicat, si doux, sans vie, gisant dans une mare de sang. Mon propre sang ! Ma chair lacérée & mes os broyés. Qui sait même si vous m’auriez reconnu !? finit-elle par conclure au bord des larmes.
Même si la jeune artiste avait touché son auditoire, cette version des faits n’était pas du goût de Chamaloow & Jnst qui avaient assisté à la scène.
_ Mais arrêtez ! Il n’a rien fait, laissez-le tranquille, s’insurgea Chamaloow alors que certains commençaient à malmener Titof, comme l’avait été Renard Gourmand quelques jours avant.
_ Non mais tu le défends maintenant ? Après ce qu’il a voulu me faire, je trouve qu’ils sont bien gentils avec lui !
_ Mais il n’a rien fait, reprit Chamaloow.
_ C’est insensé ! Comment tu peux dire ça alors qu’on a tous bien vu ce qu’il à fait ?
_ Tu n’as rien vu, rien entendu & tu ne sais rien !
Le ton montait de plus en plus entre les deux filles & Winterspoon intervint pour calmer les choses avant d’assister à un spectacle haut en couleurs qui lui aurait pourtant bien plu.
_ Voyons mes poulettes, si vous gardiez votre calme ? Vous n’allez pas vous écorcher vives pour si peu. Titof a peut-être une explication rationnelle pour expliquer son geste malheureux.
Il se dirigea alors vers Titof, meurtri de douleur après les quelques coups qu’il avait reçu de certaines personnes un peu trop enclines à vouloir faire justice.
_ Peux-tu nous expliquer pourquoi tu as voulu t’en prendre à Jewl ? Je peux comprendre que certaines choses soient de ton âge, mais tout de même, il y a des limites.
_ Je ne voulais pas lui faire de mal, je voulais juste l’arrêter.
_ Exactement ! coupa l’intéressée. Il voulait m’arrêter pour me réduire au silence & que je ne puisse pas venir vous raconter ce que j’ai vu. Parce que je l’ai bien vu en train d’essayer de cacher les blessures qu’il s’est fait cette nuit. Regardez sa tête, ce ne peut être que lui qui s’est battu avec Mandrino cette nuit & qui l’a tué !
Chamaloow s’insurgea une nouvelle fois, s’évertuant à dire qu’il était innocent, ce à quoi Osuniev coupa court en lui répondant que la culpabilité du jeune homme ne faisait plus aucun doute & que si elle continuait à vouloir le défendre autant, elle se mettrait dans une situation délicate & compromettante. Mais celle-ci insista. Le vieillard s’emporta à son tour & commença à s’en prendre à la jeune fille, prenant à témoin les villageois autour de lui pour déclarer que finalement il serait bon d’éliminer Chamaloow qui s’enfonçait dans une culpabilité qu’il jugeait pathétique tant les faits lui sautaient aux yeux. Enfin, à l’œil.
_ Non ! cria Titof dans un cri qui lui venait du fond du cœur. Elle n’y est strictement pour rien. C’est moi & moi seul le véritable coupable, laissez-là tranquille.
Les paroles de Titof avaient glacé Chamaloow qui se mit à trembler, l’air triste & effrayée à la fois, l’empêchant de prononcer la moindre parole.
Fier de lui, Osuniev se félicitait d’avoir fait plier l’accusé en le forçant à avouer. Moins enthousiaste que lui, Milambar demanda au futur condamné s’il avait bien conscience des conséquences de ses paroles.
_ Je sais très bien ce qui m’attend, répondit-il d’un air sobre & résigné, la tête baissée, n’arrivant pas à lever les yeux vers celle pour qui il pensait se sacrifier. C’est pourquoi je ne demanderai rien de plus que de faire vite.
_ Bien. Si personne n’est contre, qu’il en soit ainsi, conclu Milambar.

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MessagePosté le: 04 Avr 2012, 21:11    Sujet du message: Episode Numéro 60 Répondre en citant

*60*

_ Ne me dis pas que toi aussi tu penses comme les autres. C’est insensé, tu le connais bien, tu sais qu’il n’est pas coupable, non ? Tu l’as bien vu tout à l’heure, il ne voulait pas lui faire de mal, il voulait juste la retenir.
Après le conseil du village qui s’était tenu à la Pleine Lune, Titof avait été enfermé, le temps pour les villageois de monter un bûcher nouveau bûcher sur la place centrale. Discrètement, Chamaloow avait entraîné Jnst à l’écart du village. Assis au bord du lac, elle essayait, sinon de le convaincre, de lui faire admettre que le village pouvait se tromper. Si elle arrivait à en faire douter un, elle pourrait aussi en faire douter un deuxième. Pourquoi pas même un troisième ? Ou plus encore & ainsi sauver Titof de la mort certaine qui l’attendait.
_ Ecoute, lui répondit le jeune homme, je sais que c’est difficile à admettre, mais sSerenity aussi était mon ami c’était pourtant un loup-garou. Depuis, je ne sais plus trop quoi penser & je me méfie de tout le monde. Alors, même si c’est vrai qu’il n’a pas forcément voulu étriper Jewl, tu la connais elle exagère toujours tout, toujours dans la démesure extravagante, il n’en reste pas moins que …
Il marqua une pause, comme s’il doutait lui-même de ses propres paroles.
_ Il n’en demeure pas moins qu’il s’est bien battu avec quelqu’un. Pas hier, pas ce matin, mais cette nuit. Alors si ce n’est pas avec Mandrino, ce serait avec qui ? Pourquoi est-ce qu’il ne nous le dit pas ?
_ Mais parce qu’il ne le sait pas, s’exclama Chamaloow. Il faisait nuit noire, on n’y voyait rien.
_ Tu étais avec lui ?
_ Moi ? … Je … non ! bredouilla la jeune fille.
Jnst paru horrifié. De nouvelles pensées se bousculaient dans sa tête.
_ Mais vous êtes encore combien !? fit-il en se levant brusquement. Vous … Je … Fuis ! Pars ! Pars ! Si tout à l’heure il s’avère que Titof est bien un monstre, tu peux être sûre que tu subiras le même sort. Alors pars tant que tu le peux.
_ Non ! le supplia la jeune fille. Ne dis rien, tu ne sais rien. Tais-toi.
Le garçon hésita. Puis, sans rien dire, il regagna le village.

Quelques heures étaient passées & Titof se retrouvait maintenant solidement attaché au-dessus d’un bûcher dont le bois commençait à crépiter sous l’action des flammes.
Chamaloow se tenait au plus près. Elle voulu encore s’avancer lorsqu’une main l’arrêta.
_C’est trop tard, lui murmura Osuniev par-dessus son épaule.
La jeune fille se retourna. Partagée entre l’envie de hurler, celle de frapper le premier venu & le désir de se laisser aller. Elle baissa les yeux, dépitée. Son regard se posa sur le trousseau de clefs qui dépassait du veston du vieil homme. Délicatement forgée mais usée, la plus grosse des clefs l’avait comme hypnotisé & petit à petit, une idée germa dans sans tête. Elle tourna son regard vers Titof qui semblait ressentir les premiers effets de la chaleur. Elle lui sourit d’un air mélancolique &, bousculant violemment Osuniev, elle se fraya un passage dans la foule pour atteindre l’angle de la taverne.
Après un court instant, plus personne ne faisait attention à elle. Tout le monde était captivé par l’interminable agonie du malheureux.
Elle s’approcha de chez Osuniev, sortit de sa manche un trousseau de clefs, celui-là même qui dépassait quelques minutes plus tôt du veston de son propriétaire, & entreprit d’ouvrir la porte. La clé tourna doucement dans la serrure, laissant libre passage à la visiteuse.
Quelques secondes plus tard, les cheveux libérés au vent, elle observait le bûcher de sur la crénelle de la tour d’observation du vieux borgne.
A peine lucide, face à lui, Titof vit la jeune fille resplendir sous les derniers rayons du soleil. Quelques villageois se retournèrent. Au même instant, le jeune supplicié hurla le nom de Chamaloow, laissant échapper son dernier soupir, &, les yeux remplis de larmes, la jeune fille se laissait basculer en avant, le visage tourné vers le jeune homme, criant elle aussi le nom de son amour.

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MessagePosté le: 12 Jan 2015, 23:45    Sujet du message: Episode Numéro 61 Répondre en citant

*61*

Le bruit sourd du corps de Chamaloow entrant en contact avec le sol pavé de la chaussée résonnait encore aux oreilles des locaterciens.
Durant un instant, tout le monde était resté figé. Incompréhension & étonnement se mêlaient dans les esprits, bercés par le crépitement du bûcher qui avait provoqué le drame.
Sans qu’on le remarque, Jnst avait été le premier à réagir en se précipitant auprès du corps inerte de la jeune fille. Maurice fut rapidement à ses côtés, mais la constatation était la même. Ils se retournèrent vers les autres villageois qui n’avaient pas bougé, attendant le verdict.
De son côté, Alexandre s’était jeté dans les flammes du bûcher pour tenter de porter secours à Titof. Bien qu’il fût trop tard pour cela, il s’était approché au plus près du corps du condamné, dépassant la limite du supportable, agitant les bras pour disperser les flammes & soufflant dessus de toutes ses forces pour éteindre le feu.
Un instant étourdi & s’apercevant que ses efforts étaient vains, il héla les villageois :
_ Mais bougez-vous un peu ! Aidez-moi à le sortir de là !
A la fois tristes & inquiets, les villageois l’observaient sans réagir.
_ Soit il est complètement givré, soit ça ne doit pas être si désagréable que ça de se faire rôtir sur un bûcher, murmura Winterspoon.
A ces mots, Milambar remarqua que les vêtements du garçon s’enflammaient. Il lui hurla aussitôt de sortir du feu. Des cris d’horreurs se mêlaient alors aux supplications des villageois abasourdis. Tout s’enchainait & personne ne maîtrisait la situation.
Ce fut presque à regret qu’Alexandre sauta du bûcher. Aussitôt, Jonas s’élança vers le jeune homme pour étouffer les flammes qui brûlaient ses habits & vérifier l’étendue des blessures à panser.
De l’autre côté de la place, Enaëlle & Lawicca avaient rejoint Maurice & Jnst autour du corps de la jeune défunte. Enaëlle s’accroupit près du corps, lui caressa le visage devenu inexpressif & réajusta ses cheveux au passage. Elle secouait la tête comme pour se convaincre que c’était impossible, qu’elle ne pouvait pas être morte.
Elle leva les yeux & fixa les garçons.
_ Tout ça c’est de votre faute ! lâcha-t-elle entre ses dents.
_ Hein ? Quoi ? Non mais ça ne va pas la tête !? s’emporta Maurice.
_ Oh si, ma tête va très bien, elle ! Mais si tu n’avais pas remis Titof entre les mains de ces sadiques, elle aussi irait encore très bien en ce moment, répondit Enaëlle en se penchant à nouveau au-dessus de son amie.
_ Non, non, non ! réfuta le jeune homme. Il a avoué lui-même qu’il était coupable & ne crois pas que c’était de gaîté de cœur que je l’ai laissé monter sur le bûcher, mais tout l’accusait.
_ Tout !? & pourtant tu vois bien qu’il était innocent.
_ Innocent ? intervint Lawicca. Mais comment s’est-il blessé alors ? Puisque ce ne sont pas ces … ces monstres qui l’ont frappé, alors qui ? Qui …
_ Quelle importance ? coupa Jnst. Maintenant qu’il n’est plus.
Les regards des deux jeunes filles se croisèrent un cours instant, interrompu par l’agitation qui se faisait autour du bûcher.
_ & si justement c’étaient eux qui l’avaient frappé ? s’interrogea Enaëlle. Il aurait pu les dénoncer. Du coup, le condamner aujourd’hui était une aubaine pour ces salopards.
_ C’est impossible, répondit l’autre jeune fille.
Voyant des regards interrogateurs se poser sur elle, elle expliqua qu’ils l’auraient logiquement tué plutôt que de prendre le risque de le laisser s’enfuir.
_ C’est juste, approuva Jnst. Ca ne peut pas être eux.
A cet instant, Naheulbeuk s’approcha du petit groupe.
_ Alexandre va bien, annonça-t-elle.
Puis, observant Chamaloow, elle s’attrista :
_ La pauvre petite … on se disait que vous aimeriez peut-être vous occuper de vos amis ce soir, pour préparer leurs corps avant de les enterrer demain. Qu’en dites-vous ?
_ Bien sûr ! s’empressa d’acquiescer Lawicca. Mais on n’a pas l’habitude de faire ça, vous pourriez peut-être le faire avec nous ?
Après quelques hésitations & sous l’insistance de la jeune fille, la vieille dame accepta. Précisant toutefois qu’il fallait faire vite car le vent s’était levé & que l’orage menaçait. Elle devait également repasser par chez elle avant de les rejoindre chez Chamaloow où elles seraient mieux pour s’occuper des derniers préparatifs.
Un premier coup de tonnerre gronda au loin.

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MessagePosté le: 14 Fév 2015, 13:00    Sujet du message: Episode Numéro 62 Répondre en citant

*62*

_ Mais qu’est-ce qu’elle fait ? s’inquiéta Enaëlle.
Postée devant la fenêtre du salon, elle écoutait le vent mugir & observait les éclairs déchirer le ciel noir de Thiercelieux. D’ici peu, il allait pleuvoir à grosse gouttes & Naheulbeuk ne les avait toujours pas rejoint. Lawicca regardait les deux corps des amants décédés que les jeunes garçons avaient déposés sur la grande table avant de rentrer chez eux.
_ Ne t’inquiète pas, fit-elle en la rejoignant près de la fenêtre. Elle devait juste récupérer une petite laine pour elle, mais aussi du matériel & des huiles pour embaumer les corps. Elle ne va plus tarder.
Sur les conseils de Milambar, tous les autres villageois étaient rentrés chez eux, visiblement pressés par le vent violent qui précédait l’orage menaçant. Mais probablement plus inquiets de se mettre à l’abri de la pluie comme des loups-garous.
Un coup de tonnerre tonitruant fit vibrer tous les meubles de la maison & un éclair illumina dans ses moindres recoins l’ensemble du village. La lumière aveugla presque Enaëlle qui poussa un cri de terreur alors que Lawicca s’apprêtait à poser sa main sur son épaule.
Terrifiée, la jeune fille manqua de s’évanouir & chancela un court instant. Lawicca l’a rattrapa & l’aida à s’asseoir avant d’aller lui chercher un remontant.
Dehors, la pluie faisait son apparition.
Reprenant doucement ses esprits, Enaëlle tenta de parler. Elle balbutia :
_ Je … je … je les ai vu ! … Là … dehors.
Lawicca plissa les sourcils, manifestant son incompréhension. Son amie reprit :
_ Les loups-garous … là … dehors, fit-elle en pointant la fenêtre du doigt.
_ Déjà !?
_ Quoi déjà ?
_ Mais … il fait tout juste nuit, je ne pensais pas qu’ils se manifestaient si tôt, c’est tout.
_ Pourtant, quand la foudre est tombée, j’en ai vu un là, juste derrière la fenêtre.
Lawicca se dirigea intriguée vers la fenêtre que la pluie & le vent fouettait de plus en plus violemment. Hormis la colère de la nature, tout paraissait calme.
Enaëlle entreprit alors de tout verrouiller, à commencer par la porte d’entrée.
_ Mais que fais-tu ? Si Naheulbeuk arrive tu vas la laisser sur le pas de la porte, par ce temps ? Ne soit pas bête, fit Lawicca en rouvrant en grand la porte.
_ Elle ne viendra plus, avança Enaëlle. S’ils ne l’ont pas déjà attrapé, ils le feront avant même qu’elle nous ait rejoint & je préfère que ce soit elle plutôt que moi.
_ Mais enfin, je viens de regarder, il n’y a personne dehors.
_ Mieux vaut être ridicule mais en vie plutôt qu’intrépide mais morte, contrairement à toi qui …
Elle s’interrompit, ravalant les mots qu’elle allait prononcer. Son cœur s’accéléra.
_ Tout à l’heure, finit-elle par reprendre. Tu affirmais que ce n’étaient pas les loups-garous qui avaient blessés Titof au visage parce que …
_ Parce que c’était logique, la coupa l’autre jeune fille. C’est tout & Jnst te l’a bien dit aussi.
_ Non, non, non. Toi, tu as dit ça comme si … comme si … je n’arrive pas à l’expliquer.
_ Comme si c’était moi qui l’avait frappé ? proposa Lawicca.
_ Non. Comme si tu savais pertinemment …
_ Enfin ! Tu ne crois quand même pas que je suis …
Laissant sa phrase en suspens, Enaëlle répondit par son incertitude.
_ Mais c’est insensé ! s’emporta Lawicca. Tu te rends bien compte que, si c’était le cas, tu ne pourrais plus t’échapper & que je pourrai te tuer comme je le voudrai ?
La tension monta. L’air était glacial. Les deux jeunes filles se toisèrent.
Enaëlle sembla alors se calmer. Lawicca poussa un soupir de soulagement.
Mais contre toute attente, la première se précipita vers la sortie pour se jeter à corps perdu dans le froid & la pluie battante. La seconde la suivie jusqu’au pas de la porte. Déjà, elle l’avait perdu de vue. Elle s’écria alors :
_ Enaëlle ! Enaëlle ! ENAËLLE !

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MessagePosté le: 01 Sep 2016, 17:18    Sujet du message: Episode Numéro 63 Répondre en citant

*63*

Peu avant l’aube, l’orage avait subitement cessé.
Laissant derrière lui des champs gorgés d’eau, des toitures abîmées, des chemins plein de boue, des arbres déracinés & tant d’autres dégâts.
Gonflée comme jamais, la rivière était sortie de son lit.
L’eau arrivait jusqu’à la terrasse de chez Krysta. La petite île sur le lac était noyée, ainsi que la maison de Janabis. Quant à celle de Narcisse, seule la toiture émergeait de la surface de l’eau. Le pont de bois, à l’ouest du village, n’avait pas résisté au torrent de boue qui déferlait de la colline. Seuls quelques rondins encore accrochés à la rive rappelaient sa récente présence. A l’entrée du village, celui en pierre avait mieux résisté.
Indifférent à la colère de la nuit, un petit oiseau saluait le soleil matinal en piaillant gaiement.
Accroupi sur le pont ouvrant l’accès au sud du village, Asté examinait justement les dommages causés par la rivière, quand Osuniev passa à côté de lui.
_ Eh bien ! Qu’attends-tu pour la sortir de là ? lui fit-il.
Interloqué, le tavernier le regarda s’avancer au milieu du pont & se pencher par-dessus le parapet. Intrigué, il alla le rejoindre avec méfiance.
_ Comment allons-nous la sortir de là ? s’inquiéta le vieux borgne. Il nous faudrait une échelle, une corde, un couteau, du whisky, quelque chose, tu dois bien avoir ça dans ton troquet, non ?
_ Ho ! Hé ! Non ! Si tu essayes de me soutirer de l’alcool gratuitement, ce n’est pas le jour & puis d’abord, c’est pour quoi faire ?
Se penchant à son tour par-dessus le parapet, il eut un haut-le-cœur.
_ Bon, tu vas te bouger les fesses, oui ou quoi ? s’emporta Osuniev. Elle va se noyer d’un moment à l’autre !
_ Mais t’es bigleux ou quoi ? répondit le jeune homme sur le même ton. Dans son état, ça fait belle lurette qu’elle est plus que noyée ! Moi je ne touche pas à ça, je vais prévenir les autres.

Peu de temps après, alerté par le tavernier, Winterspoon rejoignit Osuniev resté seul sur le pont.
Ce dernier lui expliqua brièvement la situation, visiblement fier d’être celui qui allait faire découvrir le corps atrocement mutilé, n’hésitant pas à donner son avis sur la chose avec force détails, quitte à extrapoler, ce qui ne manqua pas de faire réagir son interlocuteur de son ton sarcastique habituel.
Alors que la discussion entre les deux hommes avait dérivé sur de vieux conflits passés, Asté revint vers eux, à bout de souffle, Jonas sur ses talons.
_ C’est affreux ! fit-il haletant. La rivière a emporté la passerelle qui mène chez Milambar.
Jonas tempéra toutefois en précisant que d’ici peu, lorsque la rivière aurait commencé sa décrue, ils pourraient traverser grâce à un gué situé un peu plus en amont. Le vieux borgne ne parut pas s’en inquiéter & se lança une nouvelle fois dans une explication de la situation.
Ils débattirent alors sur la conduite à tenir.
Chose peu aisée tant le désaccord était grand. Le seul point sur lequel ils s’accordaient était qu’il fallait immédiatement récupérer le corps. Cela leur donnerait alors le temps de réfléchir à ce qu’il était préférable de faire ensuite.
Asté ne voulant pas s’en occuper & les autres ne s’en sentant pas la force, le jeune tavernier fut sollicité une nouvelle fois pour aller chercher de l’aide, celle de Jnst & Maurice.

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