Jour 8 - Maman!!

[Mandrino]

" Dieu, ayez pitié de son âme. Et pardonnez-moi…"

Un coup de feu retentit.

La femme ouvrit de grands yeux ronds, tenta de dire quelque chose…
Et elle tomba.
Du sang commençait à s’écouler sur le parquet.
Le prêtre laissa tomber l’arme qu’il tenait à la main et réprima un tremblement.

" MAMAN !!!!"
La petite fille se précipita sur le corps de sa mère.
" Maman… Maman…"
Ses sanglots déchirants soulevèrent le cœur de l’homme qui se tenait là. Il avait tué une femme, une mère. Il regretta amèrement son geste…
Il le regretta l’espace d’un court instant seulement…

La fillette cessa de pleurer très vite, et leva les yeux vers lui.
Elle n’avait jamais été aussi pâle, et une colère meurtrière se lisait sur son visage.
Elle se leva tout à fait et fit face au prêtre. Il recula, pris d’une peur soudaine devant cette créature qui n’était plus une petite fille depuis longtemps.
La petite Alice était une fillette adorable, avant… Elle était aimé de ses camarades, bonne élève, et faisait le bonheur de sa mère.
Et puis…

Et puis l’accident.
On ne sut jamais exactement ce qui s’était passé.
Elle était tombée à l’eau, dans la rivière qui longe la ville. Et elle s’y était noyée…
Inconsolable, sa mère s’était confiée au prêtre. Celui-là même qui venait de lui tirer dessus… Elle n’avait pas hésité à faire appel aux forces occultes. Par amour pour sa fille, et par vengeance à l’encontre de ceux qu’elle tenait pour responsable de sa mort…
Le médecin qui avait été incapable de lui sauver la vie… Madame, je suis sincèrement désolé, mais nous n’avons rien pu faire…
Sa baby-sitter qui l’avait laissé seule un peu trop longtemps… Alicia ? Alicia ? Où es-tu ? Alicia ?
La femme policier qui avait tardé avant de se mettre à sa recherche… Le premier groupe partira avec moi vers le Sud, je veux qu’on suive le lit de la rivière jusqu’au pic des pendus.
Le gérant du Motel qu’elle avait accusé d’avoir enlevé sa petite fille… Cette vieille folle m’accuse d’un crime que je n’ai pas commis !
Et tant d’autres. Tous ceux qui s’étaient réveillés un matin dans une ville embrumée et cauchemardesque…

Elle avait fait appel aux forces occultes pour rendre la vie à sa fille bien-aimée. Et avait ouvert les portes à ce cauchemar…

La fillette s’avançait vers le prêtre.
Son visage prit soudain une teinte bleuâtre. Sa robe devint de plus en plus humide, gouttant sur le parquet. Elle ouvrit la bouche, et de l’eau en sortit à grand flot.
Elle trébucha, chancela, et finit par s’écrouler.
C’est le corps sans vie d’une noyée qui se trouvait à présent étendu sur le sol…

Le prêtre leva les yeux. Devant la porte de la chambre, derrière le cadavre de la mère, le petit groupe de survivants se tenait là. Ils restaient silencieux, se regardant sans savoir quoi faire. Puis leur regard fut attiré vers la fenêtre. Le prêtre se retourna et s’en approcha. Il ouvrit les rideaux.
Une lumière diffuse entra dans la chambre.

Le soleil se levait.
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Secrétaire du fan club "Les Amis d'Osuniev"
Pas d'idée, pas de feeling, pas de suspect..! ©
"Voilà pourquoi il ne faut pas voter contre moi!" ...

[Mandrino]

Epilogue - Un an plus tard...

L'orage gronde.
La maison semble prête à s'écrouler à chaque coup de tonnerre un peu trop puissant.

" AAAaaaaahhhhhhh!!!!!
- Tu veux bien arrêter d'hurler comme ça?
- C'est l'orage. J'aime pas l'orage. Je sursaute à chaque fois que… et puis c'est bruyant. Je suis pas tranquille. J'aime pas du tout l'orage…"

Les jeunes se regroupent dans la salle à manger. Une longue table au centre de la pièce, entourée de chaises. Aucune lumière dans la maison. Les interrupteurs ne fonctionnent pas.
A la lueur des petites torches électriques ou des briquets, ils devinent la moisissure sur le papier-peint, la décoration ancienne, la poussière et les toiles d'araignée qui envahissent les moindres recoins, le moindre meuble…


Ils ne le savent pas encore, mais ils vont vivre la nuit la plus flippante et mortelle de leur vie…
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